Expositions monographiques interfrac

Franck Éon, « Derrick 1 » de la série « Derrick », 2001, collection Frac Artothèque Limousin, photo Frédéric Magnoux

Franck Éon, « Derrick 1 » de la série « Derrick », 2001, collection Frac Artothèque Limousin, photo Frédéric Magnoux

Pierre Savatier, « 989 » France, 1994, collection Frac Poitou-Charentes

Pierre Savatier, « 989 » France, 1994, collection Frac Poitou-Charentes

Alain Séchas, « Le télescope », 1998, Collection Frac Aquitaine, (c) Adagp Paris, photo Frédéric Delpech

Alain Séchas, « Le télescope », 1998, Collection Frac Aquitaine, (c) Adagp Paris, photo Frédéric Delpech

Des monographies conçues à partir des collections des trois Frac de Nouvelle-Aquitaine.

Un programme d’expositions monographiques flexibles, nomades et modulables selon les espaces d’exposition est proposé à partir d’ensembles constitués autour d’artistes communs aux trois collections des Frac. Est mise à votre disposition une large sélection d’œuvres, convoquant différents médiums : peinture, vidéo, sculpture et photographie. Les premières monographies pressenties sont celles de Franck Éon, de Pierre Savatier et d’Alain Séchas.

 

Franck Éon
Né en 1961 à Roubaix / vit et travaille à Bordeaux.
Au premier regard, l’œuvre de Franck Éon semble hétéroclite : tableaux, peintures murales, films, collages, imprimés. Sa pratique artistique est à multiples facettes, mais toujours liée à la production d’images. Les sources iconographiques dont s’inspire l’artiste sont multiples : depuis la « haute culture » et ses renvois à la peinture classique et moderne (Henri Rousseau, Auguste Herbin…) et à l’art actuel (Art & Language, Chris Burden, John Currin,…) jusqu’à la culture de masse, la publicité et la télévision (les fameux Derrick). Entre abstraction et figuration, ses œuvres procèdent d’une mise à distance. Celle-ci provient peut-être de l’utilisation de l’ordinateur auquel Franck Éon a souvent recours à la fois comme outil préparatoire, mais aussi comme banque d’images. À l’instar d’artistes comme Sigmar Polke ou Gerhard Richter, il manipule celles-ci sans hiérarchie et ne s’enferme ni dans une manière de peindre, ni dans un style. Son oeuvre apparaît comme une démarche ouverte de penser les images, et donc la peinture et tous ses dérivés, et de les montrer sans autre forme de classification que celle de sa propre subjectivité.

Nombre d’œuvres disponibles : 12

Pierre Savatier
Né en 1954 à Poitiers / vit et travaille à Montreuil-sous-Bois.
Pierre Savatier utilise la technique du photogramme, comme acte premier de la photographie, qui consiste à révéler sur le papier photo-sensible l’empreinte d’un objet grâce à la lumière. L’image de l’objet ainsi obtenue inverse les valeurs, ainsi les noirs correspondent aux zones qui laissent passer la lumière, les blancs aux zones opaques de l’objet. Chacune de ses images photographiques obtenues sans appareil-photo offre, par la part d’aléatoire qu’elle intègre, une grande richesse dans la variation de la gamme des couleurs, des jeux de profondeur et de transparences. Le procédé du photogramme participe de la genèse et de l’histoire de la photographie : William Fox Talbot l’expérimenta en 1839 dans ses Photographic Drawings en plaçant feuilles d’arbres, plumes ou morceau de dentelle sur un papier sensible exposé au soleil. Au XXe siècle, sous l’impulsion d’artistes tels que László Moholy-Nagy ou Man Ray, le photogramme deviendra une des composantes d’un nouveau langage artistique propre à la photographie. Considérant la chambre noire comme son atelier, Pierre Savatier, par ses œuvres, interroge la vision : qu’est-ce qui nous est montré du réel que nous ne pourrions voir autrement ?
Nombre d’œuvres disponibles : 15

Alain Séchas
Né à Colombes, 1955 / vit et travaille à Paris.
Toutes empreintes d’humour et de dérision, les œuvres d’Alain Séchas (dessins et sculptures) mettent en scène des personnages : « Chats », « Martiens », « Éléphants » et autres figures d’un bestiaire plutôt sympathique, dont l’anthropomorphisme simple et efficace ajoute à l’empathie qu’elles développent chez le spectateur. Figés, comme surpris dans des situations pas toujours très confortables voire suspectes (en flagrant délit de voyeurisme, en plein massacre au fusil à pompe, ou dans des moments plus intimes de confidence ou de rêverie), ses personnages incarnent ces instants décisifs et parfois tragiques qui président au choix d’une existence humaine. Sans aucun moralisme, mais avec lucidité et humanisme, Alain Séchas renvoie chacun à ses propres démons comme à sa part de responsabilité. Dans ses œuvres, l’artiste utilise, pour leur efficacité et leur simplicité, les techniques stylistiques du dessin satirique (recours au gag, à la figure animalière, au trait dynamique et précis de la caricature) en tant que stratégies artistiques. Se lisant au premier degré comme une «bonne blague», ces œuvres questionnent les thèmes d’actualités et les comportements sociaux symptomatiques de notre époque et renvoient à une réflexion sur l’individu et sa place dans la société.
Nombre d’œuvres disponibles : 22