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Vers de nouveaux soleils

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Avant de plonger dans la prochaine décennie, cette exposition mobilise l’art et la culture pour envisager de nouveaux futurs. En écho aux utopies des années 1970, à 50 ans de distance, il s’agit d’imaginer un monde de changements, un monde où les relations aux autres, à la nature, sont reconsidérées de manière raisonnée et optimiste. Parce qu’un réveil est salutaire, et qu’une bonne dose d’enthousiasme serait la bienvenue.

Pour fêter ses 10 ans, la manifestation Topographic investira à nouveau l’église des Forges de Tarnos pour y déployer art contemporain et événements culturels à partir du 21 septembre 2019.

 

« En prenant pour prétexte un vis-à-vis fictif entre 1969 et 2019, 50 ans d’écart, un jubilé, il s’agit de parler d’utopies, d’invention de nouveaux futurs. Voir comment aujourd’hui on peut tirer partie des déficiences du monde pour imaginer d’autres modes de vie. !

En 1969, c’est le début des utopies des années 70: vie en collectivité, croyance en l’avenir, en des jours meilleurs, ouverture au monde, liberté des moeurs, retour à la nature. Déjà s’énonçait une critique de la société de consommation. L’expérimentation artistique s’invitait dans ces changements de modes de vie. Des esthétiques nouvelles, parfois inspirées par la science-fiction, transformaient la ville et l’habitat. L’audace flirtait avec le populaire. !

Rattrapées par l’économie de marché, par la crise de 1973, ces idées n’ont pas perduré et restent un doux souvenir dans l’imaginaire collectif. La faillite des utopies a aussi accompagné la fin des avant-gardes dans l’art. Y-aurait-il aujourd’hui une possibilité de relancer des idées nouvelles ? Et que la culture participe à ce mouvement ? !

En 2019, il suffit d’écouter les actualités pour croire en une fin du monde imminente, entre crise économique, politiques extrémistes et destructions environnementales. Mais il faudrait penser au delà d’une vision à court terme. Et certainement dissocier progrès et croissance. C’est peut-être le bon moment pour oser de nouvelles utopies, pour croire en d’autres façons d’habiter la planète, de vivre ensemble. Faire preuve d’ouverture, d’hospitalité, de sobriété, de clairvoyance écologique, de partage. S’appuyer sur ce qui nous réunit, ce qui constitue les biens communs de l’humanité. Il est de notre responsabilité, pour les générations futures, d’infléchir le cours  du monde, de ne pas poursuivre sur les mêmes fonctionnements issus de l’ère industrielle. Même si l’on ne sait pas où cela mènera, il semble indispensable d’être enthousiaste, de passer à autre chose ! Et donc d’y croire encore. !

Dans l’église des Forges, autrefois lieu emblématique d’un monde aujourd’hui en déshérence (lieu religieux, industries des siècles passés), c’est maintenant la culture qui prévaut. Tant mieux. Et donc peut-être faire table rase et transformer l’espace d’exposition en autre chose, de manière radicale. C’est aussi un lieu de « croyance » susceptible, par l’ambiance qui s’en dégage, de susciter réflexions et constructions nouvelles. Les pistes pour modifier le monde sont multiples. L’exposition sera donc diverse, source de confrontations. L’idée est de proposer un éventail de propositions qui évoque, à distance, une source de possibilités. ! »

François Loustau, commissaire d’exposition.

Olivier Blanckart, Remix pour le temps présent, 1998, collection Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, © Olivier Blanckart