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Femmes à l’œuvre

Femmes à l’œuvre, dont le titre est inspiré du livre de Clara Bouveresse [1], présente des œuvres explorant des sujets tels que la mémoire, l’Histoire, le colonialisme, la destruction de l’environnement, la surconsommation, l’instabilité sociale et les notions de déplacement et de flux. Chaque artiste évoque une vision personnelle sur notre société.

En introduction, le roman graphique de Géraldine Kosiak relate les débuts du monde industrialisé et ses développements en Orient et en Occident, par le prisme de l’épopée de la famille Toyota. Les photographies de Karen Knorr et de Jo Ractliffe traitent de manière critique la colonisation et ses conséquences. Les Gentlemen de Karen Knorr, hiératiques et isolés dans leurs clubs huppés, se désolent sur la perte de leur hégémonie patriarcale et politique. Les images de Jo Ractliffe montrent Luanda, capitale de l’Angola, cinq ans après la fin de la guerre civile (1975 – 2002). L’artiste compose des petits ensembles conçus comme des scènes panoramiques axées sur des sujets représentatifs de l’impact de cette guerre.

La mémoire est aussi au cœur des travaux d’Anne Garde et de Bertille Bak. Anne Garde photographie, de nuit, Bordeaux hors des circuits consacrés. Elle documente la géographie secrète d’une ville désertée et fige un passé en partie révolu. Suite à l’annonce de la rénovation de la centaine de maisons de l’ancienne cité minière de Barlin, Bertille Bak réalise un ensemble d’œuvres, dont un documentaire scénarisé en étroite collaboration avec les habitants (Faire le mur, 2008), pour qui la réhabilitation entrainera une augmentation significative des loyers et obligera nombre d’entre eux à déménager. Au préalable, l’artiste inventorie les façades des maisons sur un cahier de dessins, illustrant ainsi que, même si ces dernières étaient identiques à l’origine, elles sont devenues uniques par les divers aménagements de ses occupants.

 

Le facteur humain en lien à l’architecture et l’urbanisme constitue une des clés de voûte de la démarche de Larissa Fassler. Après s’être postée plusieurs semaines sur un site spécifique, l’artiste en constitue un relevé dessiné, incluant ses impressions et observations. Elle traite du rapport de l’individu à la ville, à la foule et à son isolement et aux flux. Les pièces de monnaie, en provenance du Canada, de Chine, du Liban, d’Haïti et de toute l’Europe, qui composent la Constellation de Gaëlle Choisne, sont aussi des symboles de mouvement, de transaction et de circulation. Distribuées sur le mur sous la forme de la constellation d’Orion, ces pièces perdent leur valeur marchande et deviennent un message de vivre ensemble.

Si l’art fait partie d’un système, il a d’évidence avant tout un rôle critique. Les faïences de Suzanne Husky affirment la complexité des relations entre l’humain et la nature. Des scènes de lutte et de contestation sociale, pour la préservation de l’environnement et engendrant des conflits entre agriculteurs et forces de l’ordre, se déploient sur les vases historiés. Utilisant des rebus de l’industrie textile, Pia Camil souligne l’imbrications des liens entre individus, production de masse et société de consommation. Suggérant un lit défait, et donc un espace éminemment intime, elle dialogue ainsi avec Après de Marine Julié, simple banc sur lequel est posée une boite en cuivre. Le début d’une fiction …

[1] Clara Bouveresse, Femmes à l’œuvre, femmes à l’épreuve, Arles : éditions Actes Sud, 2019.


Heures d’ouverture au public :

Mardi : 13h - 18h
Mercredi : 9h - 12h et 13h - 17h
Vendredi : 13h30 - 18h
Samedi : 9h - 12h30 et 13h30 - 16h

Entrée libre

Artistes : Bertille Bak, Pia Camil, Gaëlle Choisne, Larissa Fassler, Anne Garde, Suzanne Husky, Marine Julié, Karen Knorr, Géraldine Kosiak, Jo Ractliffe

Œuvres issues de la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA.

Femmes à l'œuvre fait partie du programme régional d'expositions Vivantes !, une co-écriture, à l'initiative du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA, consacrée à la place des femmes dans l’art et son histoire qui se manifeste par une programmation riche et variée d’expositions déployées sur tout le territoire régional de 2020 à 2022. L’enjeu de cette programmation à l’échelle régionale, constituée d’une multiplicité de projets, n’est pas de faire des femmes un sujet « à part » ou d’essentialiser leur relation à la production artistique, mais d’observer et d’apprécier, à leurs côtés, leur rôle dans l’histoire de l’art. Il s’agit de contribuer à un grand mouvement de questionnement sur la domination, l’égalité, les luttes historiques et actuelles d’émancipation des femmes, et les stéréotypes liés au sexe, au genre et à la sexualité dans le champ des représentations. Cette réflexion collective est l’occasion d’associer différentes personnalités ayant déjà réfléchi à la place des femmes dans l’art et son histoire, à l’occasion de séances de travail préparatoires. Cette programmation suscitera des projets commun de médiation (conférence, web-doc, colloque….).

 

Les partenaires associés à Vivantes ! :

la Communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne - Salle Saint-Martin, Souillac ; le Musée des Beaux-Arts de Libourne ; la Galerie d’art contemporain/ le MI[X] à Mourenx ; l’artothèque de Trélissac ; le Préhistosite de Brassempouy ; Les Rives de l’art, Bergerac / Château de Monbazillac ; le Musée Albert-Marzelles, Marmande ; le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux ; le Château Ducal de Cadillac - Centre des Monuments Nationaux, Cadillac ; Les Arts au mur - Artothèque de Pessac, Ville de Sarlat - Chapelle des Pénitents blancs et le Frac Nouvelle- Aquitaine MÉCA .

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