« ÉternElles ! Vénus d’hier et d’aujourd’hui »
Les représentations féminines sont présentes depuis l’aube des temps dans les créations humaines. ÉternElles ! Vénus d’hier et d’aujourd’hui souhaite créer des ponts, reliant l’Histoire des origines à l’époque actuelle, par la mise en regard d’œuvres d’art contemporain et de créations paléolithiques parmi les plus anciennes au monde.
Les figurations féminines préhistoriques, de l’art sur paroi et mobilier, parvenues jusqu’à notre époque sont beaucoup plus nombreuses (et de loin !) que les représentations masculines. Par ailleurs, à l’aune des mouvements féministes des années 1970, de nouveaux récits ont émergé et offrent une lecture alternative de certaines découvertes préhistoriques antérieures. Il est aujourd’hui davantage admis que les femmes aux temps préhistoriques occupaient une place et un rôle qui allait au-delà de la sphère domestique.
Le nu féminin, les représentations simplifiées à la limite de l’énigme du genre et bien sûr les Vénus – en écho aux neuf statuettes mises au jour, dont la fameuse Dame à la Capuche, dans la grotte du Pape de Brassempouy – sont au cœur de ces dialogues instaurés par les œuvres. À observer ces figures de femmes à travers les âges, l’attitude fière et dominante qui les caractérise demeure bien loin d’un rôle de soumission, qui a parfois été véhiculé les concernant. Les canons se modifient au cours des périodes paléolithiques. Les femmes plantureuses aux attributs sexuels marqués de la période Gravettienne véhiculent des images de maternité ou de déesse aux valeurs protectrices.
Ainsi, la Vénus callipyge d’Arnaud Labelle-Rojoux résonne particulièrement avec la statuette dite « Le Polichinelle », découverte dans la grotte de Grimaldi en Italie. La période Magdalénienne voit l’éclosion de silhouettes schématiques, dont la stylisation extrême frise parfois l’abstraction. Une érotisation des corps est également plus marquée. Les poses lascives, et donc sensuelles, de la Vénus de la Magdeleine des Albis et de La Bonne réputation endormie de Manuel Alvarez Bravo se répondent malgré les siècles qui les séparent. Une constance entre ces époques paléolithiques est l’absence de visage sur la plupart des représentations, peut-être pour signifier une certaine universalité de la femme ? L’exception reste la Dame à la Capuche, un visage sans corps aux traits fins mis en regard du visage de Lilith de Serge Comte.
L’exposition se conclut avec l’œuvre L’Ingénieure qui transportait les pierres de Louise Hervé et Clovis Maillet, qui reproduit une technique néolithique de déplacement de pierres de construction. Le féminin du titre rappelle que les femmes dans l’art ont bien souvent été des artisans anonymes qui ont pourtant participé à la construction d’ouvrages majeurs de notre Histoire commune.
Le PréhistoSite est ouvert :
- En été : tous les jours de 10h45 à 19h
- À partir du 1er sept : du mardi au dimanche de 13h45 à 18h
Exposition inclue dans le tarif du billet d’entrée
Tarifs :
- Plein : 9,00 €, Réduit : 7,50 €, Enfant : 6,00 €
- Gratuit : - de 5 ans - habitants CCCVL
Manuel Alvarez Bravo, Maya Andersson, Serge Comte, My-Lan Hoang-Thuy, Arnaud Labelle-Rojoux, Luc Lauras, Louise Hervé et Clovis Maillet, Duane Michals, Aurélien Mole et Guiseppe Penone.